Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 15:00

Le DAL et Les Enfants de Don Quichotte condamnés pour avoir installé des tentes dans Paris

L'association Droit au logement (DAL) d'une part et Les Enfants de Don Quichotte d'autre part, ont été condamnés, lundi 24 novembre, par le tribunal de police de Paris, pour avoir installé des tentes dans la capitale.Pour le DAL la sanction est lourde : le tribunal a condamné l'association à 12 000 euros d'amende pour avoir "à plus de 300 reprises" (un procès-verbal a été dressé pour chaque tente) commis une infraction de quatrième catégorie en ayant "embarrassé la voie publique en y laissant des objets", à savoir des tentes. Du 3 octobre au 15 décembre 2007, le DAL avait organisé rue de la Banque, dans le deuxième arrondissement de Paris, le campement de 374 familles (1 500 personnes environ) de mal-logés, vivant à l'hôtel ou dans des appartements insalubres, et revendiquant un logement digne. 32 000 euros d'amende avaient été requis par le ministère public lors de l'audience, le 3 février.


CONFISCATION DES TENTES

Plusieurs dizaines de manifestants accompagnaient le porte-parole du DAL, Jean-Baptiste Eyraud, au tribunal pour prendre connaissance du jugement. "C'est la première fois que l'association DAL est poursuivie bien qu'elle ait organisé une centaine de campements à Paris en dix-huit ans d'existence", a déclaré M. Eyraud, qui a rappelé que la levée du campement rue de la Banque s'était déroulée à la suite d'un accord avec le gouvernement. "Un an après, l'Etat poursuit le DAL et obtient une condamnation. Cette décision est inacceptable, nous allons étudier les possibilités de recours, si nous pouvons faire appel, nous ferons appel, s'il faut aller en cassation, nous irons en cassation", a déclaré M. Eyraud.

Dans un autre jugement, le tribunal s'est montré plus clément avec Les Enfants de Don Quichotte. L'association a échappé à l'amende de 1 875 euros requise à son encontre, mais a cependant été condamnée à la confiscation de 198 tentes installées illégalement, il y a près d'un an, près de Notre-Dame, a annoncé Jean-Baptiste Legrand, président de l'association.

Le 15 décembre 2007, Les Enfants de Don Quichotte avaient installé près de deux cents tentes pour loger des sans-abri, le long de la Seine. Celles-ci avaient ensuite été enlevées par les forces de l'ordre.

LEMONDE.FR avec AFP

 

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 14:56

La condamnation à 12.000 euros d'amende infligée lundi par le tribunal de police de Paris à l'association Droit au logement (DAL) pour avoir installé des tentes rue de la Banque (IIe) a suscité mardi de nouvelles réactions violemment hostiles.

Le DAL a été condamné pour avoir, en installant ces tentes, "embarrassé la voie publique en y laissant des objets" (article R 644-2 du Code pénal). France terre d'asile a ainsi exprimé "sa stupéfaction" dans un communiqué. "Il est possible d'avoir, avec le DAL, des différences d'approche et de méthode, mais on ne peut laisser condamner une association qui lutte avec constance, courage et opiniâtreté, pour le droit à l'hébergement et à un logement pour tous". Pour Jeudi-Noir, "l'incroyable décision du tribunal de police contre le DAL ressemble furieusement à condamner les mal-logés à souffrir ou mourir en silence".

"Ce jugement est une honte", assure Le PCF dans un communiqué. "Incapable de répondre à l'une des revendications les plus légitimes qui soit, celle de se loger dans la dignité, le gouvernement choisit la voie de la criminalisation de l'action citoyenne", ajoute le PCF. "Face à la disproportion manifeste de l'amende infligée au DAL, qui est de nature à mettre en péril leurs activités", SOS Racisme s'inquiète que les actions de solidarités menées au profit des plus démunis puissent être constitutives d'un délit de solidarité".

 

Partager cet article
Repost0
19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 14:01
 Qu'est-ce qui peut nous distinguer du reste du monde animal ?
une seul chose:
LE PARTAGE
Partager cet article
Repost0
4 juin 2008 3 04 /06 /juin /2008 14:33
mardi, 3 juin 2008 à 23:00
Rediffusions :
16.06.2008 à 03:00
Voir le programme
Le voyage des femmes de Zartalé
(France, 2005, 90mn)
ARTE F
Réalisateur: Claude Mourieras


La route de la guérison est longue pour les femmes tuberculeuses d'un village afghan : le voyage pour rejoindre l'hôpital le plus proche est coûteux et dangereux, et les soins médicaux se heurtent aux traditions. Un documentaire éclairant sur la condition des femmes afghanes en milieu rural.


ARTE F © Novaprod

La province de Ghorr, au centre de l'Afghanistan, est une région montagneuse difficile d'accès. Il n'y a pas de routes, pas d'électricité, et le seul centre de santé de la région se trouve dans la petite bourgade de Chaghcharan. Cet hôpital d'une trentaine de lits est le dernier recours pour les paysans des villages environnants lorsqu'ils ont épuisé tous les remèdes de grands-mères et autres talismans vendus par les mollahs des villages. Tout le personnel de l'hôpital est afghan, sauf une sage-femme hollandaise qui travaille pour Médecins du monde.
Dans le terrain qui entoure l'hôpital, une tente accueille à l'écart les femmes tuberculeuses et leur famille pendant les deux mois du traitement. En Afghanistan, ce sont surtout les femmes qui sont touchées par la tuberculose. Mais pour qu'une femme soit soignée, il faut déjà qu'elle existe aux yeux des hommes. Et ce droit à l'existence n'est pas toujours acquis : recluses dans les maisons, dans des villages inaccessibles, leur vie dans la belle-famille est souvent un enfer.
Claude Mourieras a accompagné trois d'entre elles pendant plusieurs semaines dans le village de Zartalé et à l'hôpital de Chaghcharan ; et décrit la complexité du processus de soins tant du point de vue des patients que de leur famille. Quel est le prix à payer pour qu'une femme malade guérisse ? Sa survie est le résultat d'un énorme effort de toute la famille. Son mari et ses plus jeunes enfants doivent l'accompagner à l'hôpital. Pour le mari, rester à l'hôpital, c'est ne rien faire pendant des semaines entières. Qui va nourrir le reste de la famille pendant ce temps-là ? Mais même lorsque le mari, le beau-père ou l'oncle décident de soigner une femme, la route vers la guérison est longue. La religion, les croyances, les habitudes sociales, le manque d'expérience sont autant de problèmes et d'embûches pour les malades. Comment une femme qui n'est jamais sortie de son village, qui ne sait ni lire ni écrire, peut-elle imaginer que, sans l'aide de Dieu, une petite pilule prise à l'heure du repas puisse sauver sa vie ?
Pourtant, la promiscuité de la tente ou des salles communes de l'hôpital permet, sans doute pour la première fois, à des femmes d'échanger leur expérience de réfléchir à la condition qui leur est faite et qu'elles ont, dans une certaine mesure, intégrée et acceptée. L'hôpital et la tente des tuberculeuses deviennent ainsi un lieu de prise de conscience politique, un microcosme où se confrontent tradition et modernité.
Partager cet article
Repost0
18 mai 2008 7 18 /05 /mai /2008 18:16
Chronique
Ça chauffe !, par Robert Solé
LE MONDE | 17.05.08 

ous savions que l'obésité était un fléau : pour ceux qui en souffrent d'abord, et accessoirement pour le budget de la Sécurité sociale. Mais une nouvelle source d'inquiétude nous est apportée par deux chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Selon leur étude, que publie la revue Lancet, les obèses et les personnes en surpoids contribuent au réchauffement climatique. Eh oui ! Ils mangent davantage et utilisent plus de carburant pour se déplacer. Ce faisant, ils accentuent les pénuries alimentaires et la hausse des prix de l'énergie. Les chercheurs ont chiffré tout cela, minutieusement.

Sans vouloir ajouter à la panique, j'attire l'attention sur un aspect encore plus préoccupant. Le réchauffement climatique est favorisé par des chercheurs qui, travaillant tard le soir à la lumière électrique, font des recherches inutiles sur des sujets à la mode, enfoncent des portes ouvertes, pédalent dans la choucroute, publient des études volumineuses, s'expriment avec enflure, sont bouffis de certitudes et nous étouffent sous leurs montagnes de statistiques à la noix.


Robert Solé
Article paru dans l'édition du 18.05.08
Partager cet article
Repost0
11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 15:47
Cher Isidor
Enfin de vos nouvelles
Encore un problème de culotte
Ah ! la culotte fera toujours problème
N'oublions pas tous ces millions de terriens tout nu que l'on a culotté de force
Le 19 ème est là encore.
Tu dois le savoir toi à quand remonte la création de la dite sûrement après la révolution bourgeoise dans laquelle se sont perdus les sans-culottes
je pense à cette belle expression françaises (ah! les belles lettres): il est culotté !
Aujourd'hui, actualisons là par Ah! il est déculotté !
 Au risque de te surprendre, Cher Isidor, j'adore la censure.
Ça met de la pagaille, du risque, de la frontière, de la réclame, du soulèvement....
Toutes ces idées sexuelles qui bondissent du cadre institutionnel.
Le suggestif refait surface, le phantasme
Ah ! le phantasme !
Il rebondit dans le trinquet social
Boycottons l'institution, le musée, les classes, les visites pédagogiques....
Au feu partons au champs courir le papillon dans les asphodèles
Quant à la photo sur le site LibéBordeaux  http://www.libebordeaux.fr/
l'effet aurait-il était le même sur la masse salariale avec la nudité de la mère ?
Père Mère Chien Chat je défend la culotte sous toutes ses formes et toutes les formes de censure
Soulevons la jupe, baissons le pantalon. Montrons nos culottes!
Reste encore à explorer dans le champs propagandiste de l'exposition régionale, les viscères, l'anatomie interne, la dissection des organes de reproduction
Et puis après ? .........
je t'envoie mon illustration de toute cette " mystérieuse affaire des musées"

Partager cet article
Repost0
10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 12:52

Assainir l'atmosphère grâce aux gaz du kangourou

LE MONDE | 05.04.08 |

Les flatulences et éructations de nos troupeaux sont un fléau pour la Terre. A l'échelle mondiale, chaque année, ils larguent dans l'atmosphère une bonne centaine de millions de tonnes de méthane : un puissant gaz à effet de serre, dont l'impact sur le réchauffement planétaire est plus de trente fois supérieur à celui du dioxyde de carbone.
Lorsque proviennent d'Australie des informations sur les ballonnements du kangourou, on craint donc le pire... Or il faut au contraire espérer ! Car si le kangourou pète, éructe et respire comme tous les bovidés (moutons, boeufs, chèvres), lui ne dégage pas de méthane !

Les ruminants, on le sait, ont un estomac à quatre poches. La principale, le rumen, leur permet de digérer de grandes quantités de cellulose. Mais cette dégradation des sucres a un prix : une importante production de méthane, effectuée par des bactéries méthanogènes. Un mouton rejette ainsi sous forme gazeuse environ 7 kg de méthane par an. Une vache laitière, 90 kg.

Rapporté aux 100 millions de moutons que compte le cheptel australien, auxquels s'ajoute un nombre important de bovins, le méthane provenant du bétail représente ainsi 14 % des gaz à effet de serre émis par l'Australie. Soit la deuxième cause de pollution du continent, après le secteur énergétique. D'où les recherches menées par les agronomes pour tenter de réduire les néfastes émissions.

Au Csiro - l'organisme gouvernemental australien pour la recherche scientifique -, on teste ainsi depuis plusieurs années, chez les ovins, l'efficacité d'un vaccin qui entraînerait la destruction des méthanogènes par le système immunitaire. Mais la découverte effectuée sur le kangourou par Athol Klieve, chercheur, à Moorooka, du programme antiméthane mis en place par l'Etat australien du Queensland, est peut-être plus prometteuse encore.

"Ce marsupial ayant évolué isolément des ruminants durant des millions d'années, sa flore intestinale est différente", explique-t-il. En lieu et place des bactéries méthanogènes sont ainsi mises en oeuvre des bactéries acétogènes, productrices d'acétate. Ce qui assure également à cet herbivore une digestion plus sereine et énergétiquement plus rentable.

Transférés dans la panse des vaches et des moutons, ces microbes providentiels permettraient donc non seulement d'assainir l'atmosphère, mais encore de réduire le coût de leur alimentation. Leur isolement devrait prendre trois ans. Après quoi une nouvelle phase de recherche s'ouvrira pour les transplanter dans le tube digestif des bovidés... et observer s'ils s'y imposent face aux méthanogènes.


Catherine Vincent
Partager cet article
Repost0
10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 12:47
 
 Au début du siècle dernier, les familles vivaient à trois générations sous le même toit. La deuxième moitié du siècle dernier a connu la fracture de cette forme extensive de soutien familiale. On a mis les vieux dans des maisons de retraite. Les enfants sont partis travailler loin de leurs parents par nécessité économique. A la fin du siècle dernier  nous avons assisté à la rupture de la cellule parentale pour une forme momoparentale reconstituée, et à la création des couples avec enfants de précedents mariages. Aujourd'hui l'europe ne conduit plus ses enfants à la conduite familiale des valeurs traditionnelles. Elle n'a plus les moyens d'offrir ce à quoi elle prétendait: études+travail+famille.

 

Fils a mamma LE MONDE | 05.04.08 | 

La via Manzoni, à Naples, a le don d'attirer les clins d'oeil goguenards. Elle a même un petit nom : "Il parco dell'amore" (le parc de l'amour). Nuit et jour, sur cette large route qui longe la corniche, deux rangées d'innombrables voitures stationnent entre les pins, de chaque côté de la chaussée. Les vitres sont occultées par du papier journal. Des vendeurs à la sauvette proposent pour quelques dizaines de centimes des journaux périmés à ceux qui auraient oublié d'emporter ces instruments indispensables à l'intimité. Car sur la via Manzoni ne se garent que les amoureux en mal de nid. Et notamment les moins argentés des "bamboccioni", ces bébés attardés qui, à 30, 40 ans ou plus, vivent encore chez leurs parents. De " bamboccione" : "gros poupon", "gros bébé", "gros nigaud". En France, on les connaît sous le nom de "Tanguy" depuis le film d'Etienne Chatiliez (2001), où un jeune homme prénommé Tanguy, fin lettré, fils unique de parents aisés aux goûts bobos et tout à fait exaspérant, préfère le confort du domicile parental aux inconvénients pratiques de la vie adulte.

En Italie comme en Espagne, où l'attachement traditionnel à la famille se double d'une conjoncture économique difficile, ces enfants "attardés" relèvent désormais du phénomène de société. "Vous voulez dire : un fléau !", précise d'un air amusé la démographe Rossella Palomba, de l'Institut italien de recherche sur la population (IRPPS). Le sentiment de ras-le-bol envers ces bamboccioni envahissants est devenu une affaire d'Etat. En octobre 2007, le ministre de l'économie, Tommaso Padoa-Schioppa, a osé les évoquer avec un dédain officiel. C'était à propos d'un projet de dégrèvement fiscal en faveur des jeunes locataires d'un appartement : une mesure destinée à ces trentenaires qui "restent avec leurs parents, ne se marient pas et ne deviennent pas autonomes". "Mettons les bamboccioni à la porte !", a déclaré le ministre devant le Parlement. Mamma mia ! La phrase a déclenché la tempête. Depuis longtemps, les Italiens avaient pris l'habitude de rire de leurs "mammoni" (fils à maman), purs produits d'une société dominée par l'autorité de la mamma. Ils avaient, pour les incarner, un acteur comique fétiche, Alberto Sordi. Et sa célèbre réplique dans I Vitelloni, de Federico Fellini : "A'ma, ne pleure pas, je ne t'abandonnerai jamais !" Et voilà qu'un ministre prenait soudain de haut ces bamboccioni, au diminutif péjoratif. Sur les plateaux de télévision, à la "une" des journaux, chacun y est allé de son opinion. Pour accuser ces adultes immatures ou au contraire les disculper : haro sur les parents ou sur un Etat en crise, où les enfants n'ont plus les moyens économiques de s'émanciper ! Fabrizio Sinopoli, 33 ans et habitant par nécessité chez ses parents, s'est déchaîné sur son blog en indignations diverses. Des publicitaires ont flairé l'air du temps : les murs de Rome sont couverts d'affiches géantes où pose un trentenaire, nonchalamment affalé sur un canapé Confalone.

Dans leur appartement moderne avec balcon et vue spectaculaire sur la baie de Naples, les Demarco commentent le phénomène d'un air concerné. Il y a Marco, le père. Ornella, la mère. Et Daniele, le fils, 29 ans. Une famille de la classe moyenne supérieure. Marco dirige le quotidien régional Corriere del Mezzogiorno, Ornella travaille dans l'administration de l'université. Plus de 10 000 euros mensuels à eux deux. Et Daniele ne s'en va pas. Il préfère "assumer d'être chez ses parents plutôt que de se faire payer par eux un studio, ce serait immature". Bénéficiaire d'une bourse d'études en philosophie (800 euros par mois), il termine son doctorat, prépare un mastère de journalisme, accumule les diplômes avec l'espoir d'un bon emploi... qui ne vient pas. "Presque tous mes amis habitent chez leurs parents, constate-t-il très calmement. En attendant de trouver un vrai emploi, on ne peut pas faire autrement." Marco et Ornella s'inquiètent. Ex-soixante-huitards, comme une bonne part des parents de bamboccioni, ils culpabilisent. "Nous avons été victimes de l'autoritarisme "à l'ancienne" de nos parents, analyse Ornella. Nous sommes maintenant victimes de l'autoritarisme de nos enfants qui attendent tout de nous." "Dans les années 1970, enchaîne Marco, être un bamboccione aurait été perçu comme petit-bourgeois, pas aventurier, pas révolutionnaire, pas révolté. Les bamboccioni d'aujourd'hui ne sont ni de gauche ni de droite : la rébellion contre la famille est finie. Pourquoi partiraient-ils, alors qu'ils ont tout chez leurs parents : les courses, le ménage, la petite amie, l'argent de poche pour les loisirs ?" Daniele s'impatiente poliment, attend son tour. "J'essaie d'expliquer à mon père qu'à 18 ans il était déjà dans une structure de travail. Moi, pour travailler, je dois avoir 30 ans et des diplômes." Marco : "C'est aussi que tu gardes l'exigence de train de vie élevé que t'a donné ton milieu. Ça ne te traverse pas l'esprit de vivre moins bien. Plus tu étudies, moins tu acceptes des petits métiers provisoires. Dans le monde moderne, globalisé, la force protectrice de la tradition familiale devient un handicap." Daniele soupire affectueusement.

Marisa et Angelo n'ont pas les mêmes problèmes. Elle a 42 ans, et lui, "plus de 35", comme il dit, soudain gêné. Elle est institutrice, il réalise des films qu'il peine à vendre. Ils sont en couple depuis six ans mais vivent séparément, faute de moyens, chacun chez ses parents retraités. Le père d'Angelo était ouvrier dans une usine de tissus, celui de Marisa agent hospitalier, les mères ne travaillaient pas. Marisa et Angelo connaissent bien la via Manzoni et la voiture aux vitres occultées par le papier journal. Là où ils habitent, en banlieue de Pompéi, il y a une rue équivalente. "On peut à peine l'atteindre, tant c'est l'embouteillage", note tristement Marisa. Elle rêve de se marier avec Angelo et de quitter la maison familiale. Mais Angelo ne gagne pas sa vie et elle, avec ses 1 100 euros par mois, passe son temps à compter. Angelo l'a présentée à ses parents, elle aux siens. "Dans la culture de mes parents, ce n'est pas pensable qu'il dorme chez moi ni le contraire." Parfois, ils s'évadent le week-end.

Les bamboccioni sont partout. Dans tous les milieux. Dans les villes et dans les villages. Dans le Mezzogiorno défavorisé comme dans les riches provinces du nord. La démographe Rossella Palomba avait commencé par s'étonner de ce constat statistique : en 1987, 46,8 % des Italiens âgés de 20 à 34 ans vivaient chez leurs parents. En 1995, ils étaient 52,3 %. Ils sont 69,7 % aujourd'hui. "Une croissance phénoménale", note-t-elle. En 1999, au bout d'une année d'enquête auprès de 1 000 parents et 4 500 enfants de 24 à 34 ans, elle a rédigé un rapport. L'explication la plus évidente est économique. Selon l'Institut italien des statistiques (Istat), deux tiers des actifs de moins de 30 ans vivant chez leurs parents gagnent moins de 1 000 euros par mois. Les bamboccioni sont d'abord les victimes du "déclin" italien, de la précarité de l'emploi et du coût des loyers. Plus que jamais, la famille est un amortisseur social. Mais la nouveauté du phénomène est d'apparaître dans les milieux aisés. Selon Rossella Palomba, la montée en puissance des "gros bébés" a bizarrement peu à voir avec la crise économique. Sur les 4 500 enfants de son enquête, 80 % ont un emploi à durée déterminée et correctement rémunéré. Mais ils considèrent leurs revenus comme insuffisants : "Leurs exigences sont liées au niveau de vie des parents, note-t-elle. Ils ne supportent pas de revoir leur mode de vie à la baisse." S'ajoute une tradition bien italienne : "La seule vraie raison de quitter le domicile des parents est de se marier. Or l'âge moyen du mariage a considérablement reculé en Italie : de 28 ans à la fin des années 1990, il est de 30 ans aujourd'hui. Un cercle vicieux : plus ils restent chez la mamma, plus tard ils se marient. Et plus ils restent."

Renata Giordano languit ainsi, dans l'un de ces appartements de la grande bourgeoisie napolitaine à la splendeur déchue, où jaunissent les murs garnis de tableaux de maîtres. A 36 ans, elle habite chez sa vieille mère en fauteuil roulant. Du vivant de son père, elle était déjà une bambocciona à plein temps, étudiante à perpétuité, nourrie et logée par sa riche famille. Le système universitaire italien n'aide pas les bamboccioni à s'émanciper. Les diplômes ne s'obtiennent pas en un nombre d'années limitées, mais à coups d'une trentaine d'examens, que l'on peut accumuler sans limite de temps ni d'âge. Il en manque deux à Renata pour obtenir sa maîtrise de biologie moléculaire. Soudain, il y a quatre ans, Renata s'est réveillée. L'overdose de ses parents à domicile. Elle s'est mise à travailler dur, à accumuler les examens. Mais trop tard. Sa mère handicapée use de toutes les ruses affectives pour ne plus la laisser partir. Elle ne sait pas comment gagner 3 000 euros pour vivre "à peu près comme j'ai l'habitude" et se payer le loyer d'un 50 m2 (800 euros). "Je suis prisonnière, dit Renata, d'une voix faussement joyeuse. La prison, c'est cette foutue mentalité italienne. Surtout ici, à Naples, dans le Mezzogiorno. Les parents s'arrangent pour te garder à la maison. Tu ne sais même plus comment, tu te retrouves là, chez eux, à 36 ans."

Marion Van Renterghem, Naples, envoyée spéciale

 

Partager cet article
Repost0
2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 13:38
Le Midlife suicide augmente.  © New York Times   par PATRICIA COHEN            Extraits traduits

Une augmentation exceptionnellement élevée des suicides chez les Américains d'âge moyen au cours des dernières années.

Les analyses du taux de mortalité publiées récemment par le gouvernement fédéral Centers for Disease Control and Prevention ont constaté que le taux de suicide chez les 45 à 54 ans a augmenté de près de 20 pour cent de 1999 à 2004. Il dépasse de loin celui de tous les autres groupes d'âge.

Pour les femmes de 45 à 54, le taux bondit de 31 pour cent. "C'est certainement une hause des tendances du passé», a déclaré Ann Haas, le directeur de la recherche de la Fondation américaine pour la prévention du suicide.

En revanche, le taux de suicide chez les 15 à 19 ans a augmenté de moins de 2 % au cours de cette période de cinq ans - et a diminué chez les personnes de 65 ans et plus.

La question est de savoir pourquoi. Que s'est-il passé depuis 1999 qui a fait que le taux de suicide soit brusquement monté  principalement pour ceux qui sont dans la quarantaine? 

Les experts affirment que  les taux de suicide chez les personnes jeunes et très âgées ont attiré la grande majorité des nouvelles ressources en matière de prévention. Par exemple, 82 millions de dollars a été consacrée à des programmes de prévention du suicide chez les jeunes en 2004. Le suicide d'âge moyen, par comparaison, est souvent considérée comme venant à la fin d'une longue descente en enfer, un problème d'alcooliques et de toxicomanes.

Il existe un «système national de soutien pour les personnes de moins de 19 ans, et ceux de 65 ans et plus», a ajouté le Dr Caine, mais pas pour les personnes entre les deux, même si "l'essentiel du poids du suicide est au milieu des années de la vie."

Sur les  32000 personnes qui se sont suicidés en 2004, 14607 avaient de 40 à 64 ans (6906 d'entre elles ont 45 à 54); 5198 avaient plus de 65 ans, 2434 avaient moins de 21 ans.

Ce qui complique toute analyse est la nature du suicide lui-même. Il ne peut pas être diagnostiquée par une simple radiographie ou analyse sanguine. Les statistiques officielles incluent la méthode de suicide - un fusil, par exemple, ou d'une surdose de drogue - mais ils ne disent pas si la victime était un toxicomane ou un premier temps toxicomane. 

Pour le moment, le principal suspect est la hausse vertigineuse des recours - et de l'abus - des médicaments d'ordonnance. Au cours de la même période de cinq ans , il ya eu une augmentation vertigineuse du nombre de surdoses de drogue, à la fois intentionnelles et accidentelles, comme celle qui a récemment tué les 28 ans l'acteur Heath Ledger.Les drogues illicites aussi peuvent accroître les comportements à risque.

Si l'on examine la curieuse augmentation de 28,8 pour cent le taux de suicide chez les femmes âgées de 50 à 54, Andrew C. Leon, professeur de biostatistique et psychiatrie à Cornell, a suggéré qu'une baisse de l'utilisation de la thérapie hormonale substitutive, mais le Dr Leon met en garde contre cette spéculation.

Malgré la forte hausse des suicides chez les femmes d'âge moyen, le nombre est encore relativement faible: 834 dans les 50 à 54 ans dans la catégorie 2004. Dans l'ensemble, quatre sur cinq personnes qui se suicident sont des hommes. (Pour les hommes de 45 à 54, la moyenne quinquennale augmentation était de 15,6 pour cent.)

Au cours des cinq dernières années, a déclaré le Dr Katz, l'agence a constaté que les taux de suicide les plus élevés ont été parmi les hommes d'âge moyen et des femmes. Et parmi les anciens combattants, les plus touchées ne sont pas de retour de l'Iraq ou l'Afghanistan, at-il dit, mais ceux qui ont servi au Vietnam ou juste après.

Cette observation semble correspondre à ce que M. Myrna Weissman publie dans The Journal of the American Medical Association. Une raison possible est la pressions croissantes de la vie moderne, comme le changement de forme des familles, qui éloigne des amis et des parents. Les réseaux de soutien social s'appauvrissent.

Plus récemment, des rapports d'une étude couvrant 80 pays, a révélé que dans le monde, les gens d'âge moyen ont été plus malheureux que ceux de toute autre catégorie d'âge, mais cette conclusion a été contestée par d'autres recherches, qui ont constaté que chez les Américains, l'âge moyen est de le plus beau moment de la vie.

 
Partager cet article
Repost0
2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 12:58
S aime S  Article paru dans l'édition du 17.02.08 © Le Monde


N CONNAISSAIT le détecteur de mensonge. Voici le détecteur d'amour. En Corée du Sud, la société KTF propose un téléphone portable qui mesure le degré d'attachement et de franchise de votre interlocuteur. Lors d'une conversation, les modulations de sa voix sont analysées, et une « échelle d'amour » s'affiche sur l'écran. Puis vous recevez par SMS un rapport détaillé sur les sentiments que vous porte cette personne.

Finis donc les craques et les bobards. Finies les menteries du genre « Je suis au bureau, complètement débordé », quand on se dore sur une plage en galante compagnie. Finis les dissimulateurs et les imposteurs. Le téléphone, lui, ne ment pas.

 

Ce sera bientôt un outil indispensable pour nouer une relation solide avec quelqu'un. Surtout, n'engager aucun contact direct : toujours passer par le téléphone. C'est à distance, et sans fil, que se nouent les vrais liens. Le love detector proposera des forfaits de plus en plus intéressants, des communications illimitées. Sachant que l'élu de votre coeur pourra être désélu par un simple SMS.

Robert Solé


Partager cet article
Repost0